Devenir entrepreneure, & le rester - épisode 1

En mars 2020, ça fait deux ans et demi que j’ai créé mon entreprise. Deux années & demie d’aventures, de projets, de tests, d’interrogations, de bas... & de hauts !

J’ai décidé d’écrire pour celles & ceux qui voudraient se lancer dans l’aventure, les curieux.ses & les entrepreneurs.es déjà actifs, à la recherche de retours d’expériences.
Essentiellement autodidacte, j'ai envie de partager mon expérience avec vous afin de vous inspirer voire, pourquoi pas de vous faire gagner du temps en évitant certaines erreurs. L'idée est de créer une série d'articles, explorant chacun une facette de l'entreprenariat afin de petit à petit, retracer mon parcours & d’en synthétiser les enseignements tirés.

Pourquoi entreprendre ?

Javier Allegue Barros via Unsplash

L’origine de mon envie d’entreprendre

Ayant commencé à travailler ponctuellement depuis mes 18 ans, puis à temps partiel à partir de mon entrée en Ecole de Naturopathie (septembre 2014), j'ai presque toujours été indépendante, avec des rapports directs avec mon employeur, d'égal à égal. De plus, j’ai toujours eu la chance & le luxe (& les compétences & les qualités) d'exercer des emplois qui me convenaient :

• garde d’enfants en périscolaire,
• cours particuliers pour collégiens & lycéens en diverses matières,
• Service Civique dans le domaine de l’accessibilité à une alimentation durable & de qualité pour tous.

Quel est le rapport entre ces trois activités ? Elles répondaient toutes à mes critères fondamentaux de sentiment d'utilité, de liberté de mouvements & d'alignement avec mes valeurs !
Le modèle typique du travail salarié ne m'a jamais attirée, mais il m'a fallu du temps pour réellement comprendre pourquoi je ne m'imaginais pas pouvoir m'y épanouir. C'est en apprenant à me connaître que la décision de créer ma propre entreprise s'est naturellement imposée. J’ai la possibilité de choisir avec qui je travaille, quand & surtout de quelle manière ! Quoi de mieux donc que d’être ma propre patronne ?

• Se demander pourquoi est-ce que l'on entreprend, en quoi est-ce que cette solution correspond à nos besoins & attentes me paraît essentielle. 
• N'hésitez pas non plus à échanger avec des professionnels expérimentés dans votre secteur d'activité, afin de poser toutes vos questions & de faire un choix (encore) plus éclairé.

Découvrir son métier-passion

Mon métier est le reflet de mes passions & de qui je suis profondément. La santé au naturel & la prévention, l'accompagnement au changement & le développement personnel sont en plus des domaines où les apprentissages sont infinis, & donc très stimulants pour moi. Lorsque je cherchais mon futur métier, il était capital pour moi d'y percevoir ces perspectives d'évolution.

Comme expliqué précédemment, je n’imagine pas exercer un emploi qui ne réponde pas à mes valeurs (bienveillance, respect, justice & équité, attention à autrui, etc.) & mes convictions profondes (engagement global pour l’écologie, éthique, sobriété, etc.). Tous ces éléments constituent le cadre de mon activité, en me donnant des lignes conductrices. Cela se traduit par exemple par des modes de transport doux, l'utilisation de matières premières locales, de saison & biologiques, la limitation des impressions papier, etc.

En écho à ces valeurs identifiées, je construis petit à petit un ensemble d’activités & d’offres qui me ressemblent. Ainsi, je créer des conditions d'exercices qui me conviennent, sur le maximum de points possibles. (Avoir l'impression de) contribuer positivement à mon environnement -humain & naturel-, jusque dans mon travail, je trouve ça simplement formidable ! 

•  Ne vous limitez pas à des professions ou modèles préexistants ! Laissez-vous libres d'imaginer une activité qui fait écho à qui vous êtes, à ce que vous avez envie d'apporter au monde. A mon sens, c'est là que l'on peut être à la fois performants & épanouis !
• Pour cela, inspirez-vous du modèle de l'Ikigai, la méthode japonaise pour trouver sa voie. 

L'épanouissement au travail, mais pas que

Je crois être issue d’une génération où la valeur travail n’est plus centrale & ne définit plus entièrement un individu. Ce changement sociétal peut à la fois être source d’inquiétudes & d’opportunités. En effet, si je ne suis plus seulement mon travail… Qui suis-je ? Les plus anxieux.ses y verront une suite infinie de tourments & d’instabilité, de quête d’identité, tandis que je penche plutôt du côté positif de l’opportunité. Selon moi, cela traduit une multitude de possibilités & de chemins qui s’offrent à nous ! Encore faut-il trouver sa voie… 

Mais revenons à nos moutons : la place du travail dans ma vie. J'ai décidé très jeune, que le travail ne serait pas pour moi une contrainte mais un terrain de jeu, & une source d'épanouissement -autant que faire se peut. Pour autant, il ne doit pas régir ma vie, & je veux m'assurer de pouvoir m'épanouir autrement que dans ce cadre, en cultivant d'autres champs qui font ce que je suis aujourd'hui : le voyage, la musique, l'écriture, l'exploration intérieure, etc.
Je me figure alors qu'il possible de concilier travail & loisirs, travail & épanouissement.

Cette idée de travail-passion me permet aussi d’aborder un écueil que beaucoup d'entre nous connaissent : la confusion entre vie privée & vie professionnel - plus probable encore lorsque l'on est entrepreneur.e. Si me travaille me passionne & me nourrit, je peux avoir tendance à rendre perméable la frontière entre ces deux mondes, & ainsi, ne jamais vraiment "décrocher". 

Jannes Glas via Unsplash

Apprendre à se connaître

Jour de congé, n. m. (mon dictionnaire de l’entrepreneur.e - 2017) : jour où tu as décidé de ne pas travailler de quelque manière que ce soit, & au cours duquel tu as de grandes chances de finir par t'atteler à l’une des nombreuses tâches ou projets en cours.

Ne pas compter (parfois littéralement) ses heures de travail, peut accentuer la tendance à penser en continu à son entreprise, aux événements & projets à venir, à la gestion quotidienne, etc. Je n’ai pas encore (si elle existe) trouvé la formule magique ou le bouton « off » qui me permettrait de me libérer totalement l’esprit, mais j'ai peu à peu appris à reconnaître, écouter & respecter mes limites. Finalement, c'est moi toute entière que, petit à petit, j'apprends à respecter... 

Après plus de 2 ans cependant, j’ai compris, pour la première fois de ma vie il me semble, l’intérêt, la valeur & la préciosité d’un jour de congé, d’un week-end, &… des vacances ! Plus qu’une envie, je ressens régulièrement le besoin de décrocher & de me ressourcer, tout simplement. 

Toi, (futur.e) entrepreneur.e, je te mets en garde contre cette idée que le chef d’entreprise doit, pour réussir, penser travail, dormir travail, manger travail.

Si tu sais que tu travailles déjà trop à ton goût, fais le point en te posant certaines questions pour pouvoir réajuster ton positionnement :

• est-ce que tu ne parviens simplement pas à t'arrêter, pourquoi ? Peur d’échouer, conviction (ici = croyance limitante) qu’il faut « en baver » pour réussir ? 
• Est-ce une question d'organisation ? Prendre un peu de temps pour s'observer, & apprendre à connaître nos vrais modes de fonctionnement face au travail est un réel investissement pour l'avenir. En bonus, cela évitera sans doute pas mal de frustrations. Dans un prochain article, je partagerais quelques outils que j'utilise dans mon quotidien d'entrepreneure. 
• Est-ce que tes objectifs sont réalistes, & découpés en petites étapes (cf méthode Kaizen) ?

Il me paraît fondamental dans nos vies d’entrepreneur.e.s d'interroger nos schémas de pensées, nos fonctionnements, etc. afin de créer pour nous les meilleures conditions d’exercice possibles... & d'être enthousiaste à l'idée de travailler. A mon sens, l'entrepreneuriat peut aussi donner l'occasion d'explorer & de découvrir qui l'on est vraiment, & ce que l'on veut pour soi & pour notre société.

& toi, comment est-ce que tu veux contribuer au monde ?